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segunda-feira, 30 de outubro de 2017

André Lemoyne cité par Léon Renard - Les Phares - Vendée Globe 2016/7 - Um livro por dia 11



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Tempestade - 2013 - foto de Fernando Costa


 « Pour les navigateurs qui s’approchent des côtes,
Un homme toujours sûr veille à ces flammes hautes,
Prisonnier volontaire enfermé dans les tours ;
Et le plus grand vaisseau vient du large sans craindre
Que la lampe du phare un instant laisse éteindre
Le rayon de salut qui doit
briller toujours.

Ceux qui gardent le feu, les veilleurs invisibles,
Par les gros temps d’hiver ont des heures terribles,
Sur un roc, détaché du monde des vivants,
Où le nuage pleure, où le flot se lamente.
Les phares sont debout au cœur de la tourmente,
Dans l’aveugle chaos des lames et des vents.

Il faut avoir le pied marin par intervalles ;
Leurs tiges de granit, sous le fouet des rafales,
Oscillent brusquement comme de longs roseaux.
Il semble que parfois la tour déracinée,
Par la rafle du vent tout d’un bloc entraînée,
Comme un arbre arraché disparaît dans les eaux.

Mais le phare est solide et tient bon. – L’homme veille.
Tous les bruits de la mer ont usé son oreille.
Il n’entend pas les cris d’oiseaux tourbillonnants,
Hors d’haleine, accourus dans un vol de tempête,
Affolés de lumière à se briser la tête
Aux grands vitrages clairs de ces feux rayonnants.

Comme il ne peut rien voir, il ne peut rien entendre ;
Mais l’oreille est au cœur. – Il croit, à s’y méprendre,
Reconnaître des voix dans le flot déferlant…
Un adieu qui s’éloigne, un long sanglot qui passe…
Il écoute… Quelqu’un heurte la porte basse,
Comme un ami perdu qui frappe en le hélant.

L’étrange illusion du veilleur est si forte,
Qu’il bondit pour descendre à sa petite porte
Dans le débordement des eaux, prêt à l’ouvrir.
Il touche au verrou froid. – Il s’apaise, il remonte,
Songeant qu’à l’horizon plus d’un navire compte
Sur la clarté d’en haut qui ne doit pas mourir.

Elle étouffe son cœur, la pauvre sentinelle,
Dans cette longue nuit qui lui semble éternelle.
Une bande grisâtre annonce enfin le jour.
Le ciel blanchit au large. – On voit clair. – La marée,
Comme un mince fil bleu, s’est au loin retirée,
Et l’homme, respirant, s’échappe de sa tour. »

Extrait par DBo. du livre :
André Lemoyne cité par Léon Renard  - Les Phares - Éditions Maxtor

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